la vérité sur les cosmétiques

Perturbateurs endocriniens et cosmétiques…. Comment les éviter ?

Temps de lecture : long… mais instructif

Les perturbateurs endocriniens c’est quoi, au juste ? Et comment les éviter, au final ?

Quelques explications de base : le système endocrinien et les perturbateurs endocriniens

Ce que l’on appelle le « système endocrinien », c’est le système du corps humain qui regroupe l’ensemble des organes et tissus sécrétant des hormones. Notre santé dépend également du bon fonctionnement de ce système endocrinien. Ce système est composé de plusieurs organes appelées glandes (composées de cellules endocrines), qui produisent des hormones et les libèrent ensuite dans le sang. Ces hormones jouent un véritable rôle de « messager chimique », en diffusant dans tout l’organisme. Et les perturbateurs endocriniens vont venir interférer dans cet équilibre si précieux.

Le rôle des hormones

Les hormones ont des fonctions essentielles et variées ; elles stimulent la croissance et le développement, régulent les pulsions et les humeurs, contrôlent les grandes constantes physiologiques (ex. température corporelle, taux de glycémie, pression artérielle).  Ce qui signifie aussi que l’équilibre de notre organisme ou notre santé dans sa globalité peut être fortement impacté, si ce système est perturbé ou altéré.

Et les perturbateurs endocriniens, alors ?

Les perturbateurs endocriniens sont d’origine parfois naturelle (hormones et phyto-ostrogènes) et souvent artificielle, c’est-à-dire contenus dans certains produits issus de l’industrie chimique ou de nombreux objets du quotidien (ex. cosmétiques, pesticides, détergents, matières plastiques, ameublements médicaments, textiles, etc).

Perturbateurs endocriniens : définition
Perturbateurs endocriniens : définition

Et leur impact sur la santé ? Quel danger ?

Les perturbateurs endocriniens peuvent impacter la santé sur plusieurs niveaux, par exemple en:

  1. modifiant la production naturelle de nos hormones naturelles (œstrogènes, testostérone) en interférant avec leurs mécanismes de synthèse, de transport, ou d’excrétion.
  2. en mimant l’action de ces hormones en se substituant à elles (on parle aussi parfois de «hormone-like» dans les processus biologiques qu’elles contrôlent)
  3. en bloquant ou empêchant l’action de ces hormones, en se fixant sur les récepteurs avec lesquels elles interagissent habituellement

Problématiques de santé

Et toutes ces interférences hormonales peuvent tôt ou tard être rapprochées de problèmes de santé importants*, comme par exemple (*même si ces maladies sont souvent multi-factorielles, bien entendu) :

  • des cancers hormono-dépendants
  • des problématiques d’infertilité 
  • des malformations génitales à la naissance**
  • autres maladies type diabète/ obésité… etc

**notamment la conclusion des travaux du Professeur Sultan :

Ce qui poserait problème également, c’est que les perturbateurs endocriniens seraient problématiques et actifs même à faible dose, selon certaines études* :

« La faible dose d’exposition. Habituellement, en dessous d’un certain niveau d’exposition, les mécanismes de défense de l’organisme permettent d’éviter l’apparition d’effets sanitaires. On parle alors d’effet de seuil. Pour certaines substances dangereuses comme des molécules cancérigènes, on observe qu’il n’y a parfois pas d’effet de seuil, au moins à l’échelle d’une population donc, des effets possibles même à faible dose. Les perturbateurs endocriniens sont suspectés d’agir de même. » *ANSES 

 Une fille qui se pose des questions des Pfas dans les cosmétiques, on retrouve les Pfas dans quels produits ? Y a til des produits bio avec Pfas ?
Perturbateurs endocriniens : définition

Quels produits contiennent des perturbateurs endocriniens, au final ?

On retrouve des perturbateurs endocriniens dans une grande partie de produits du quotidien (ameublement, textiles, jouets, vêtements, et aussi l’alimentation), comme par exemple

  • des phtalates, ou le bisphénol A utilisés dans les matières plastiques
  • des pesticides dans l’alimentation*
  • Des composants dans les cosmétiques (certains parabens, triclosan, des filtres UV, alkylphénols , BHT, BHA et aussi certains PFAS, polluants éternels)
  • des composés organochlorés (DDT, chlordécone…) utilisés dans les phytosanitaires,
  • des retardateurs de flammes (que l’on retrouve par exemple dans des meubles neufs)

*l’association Générations Futures fait un travail remarquable de mobilisation collective contre les pesticides et mérite notre soutien

Exemple de perturbateurs endocriniens dans un produit de maquillage, mascara Yves Saint Laurent.

Mascara Yves Saint Laurent: formulé avec perturbateurs endocriniens
Mascara Yves Saint Laurent: formulé avec perturbateurs endocriniens

Et les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ?

Dans les cosmétiques, on peut retrouver des perturbateurs endocriniens (avérés ou confirmés) par exemple dans les segments suivants :

  • Colorations pour cheveux 
  • Crèmes & lotions (visage, corps, etc)
  • Solaires
  • Déodorants
  • Maquillage
  • Hygiène dentaire
  • Parfums
  • Produits pour Enfants & Bébés

etc

Perturbateurs Endocriniens * &  Cosmétiques *(suspectés ou avérés)

à titre d’exemples

❗️liste non exhaustive ! ❗️

les différents INCI peuvent se retrouvent dans différentes catégories !

INCI catégories de produits autorisés en Europe ?

Certains conservateurs

de synthèse

  • Propylparaben
  • Butylparaben
  • Methylparaben
  • Isobutylparaben
  • BHT
  • BHA
  • Triclosan
  • Triclocaraban
  • Climbazole,
  • Benzotriazole
Tous produits cosmétiques oui, en partie avec restrictions
Certains filtres UV

de synthèse

  • Benzophénone,
  • Homosalate,
  • Octocrylene,
  • 4-Methylbenzylidene Camphor
  • 2-Ethylhexyl salicylate (Octylsalate)
  • Ethylhexyl methoxycinnamate,
produits solaires, crèmes visage, maquillage oui, en partie avec restrictions
Certains agents

d’entretien de la peau

(soin)

  • Genistein,
  • Daidzein
  • Trimethylbenzoyl diphenylphosphine oxide
  • silicones (voir plus bas)
Crèmes, lotions etc oui, en partie avec restrictions
Certains silicones
  • Octamethylcyclotetrasiloxane (D4)
  • Cyclopentasiloxane (D5)
  • Cyclohexasiloxane (D6)
Tous produits cosmétiques oui, en partie avec restrictions
Certains colorants capillaires ou additifs divers
  • Resorcinol
  • Triphenyl phosphate (TPHP)
  • Salicylic Acid
colorations + produits capillaires, maquilage, vernis oui, en partie avec restrictions
Certains agents parfumants

(ou additif de parfums)

  • Butylphenyl Methylpropianol
  • Dibutyl phtalate,
  • Diisobutyl phthalate (DIBP)
  • Dichloromethane
  • Hexamethylindanopyran (Galaxolide)
  • Benzyl salicylate
parfums, autres produits oui, en partie avec restrictions

* SOURCES : ECHA /EDLIST/ EWGSkinDeep + autres sources indépendantes

Il s’agit d’une une liste…. parfaitement…. incomplète, car de nombreuses substances sont en cours d’évaluation ou sont pointées du doigt par la communauté scientifique. Inutile donc de l’apprendre par coeur, car d’autres substances se rajouteront certainement à la liste des substances controversées ou pré-occupantes dans les années à venir -en fonction des recherches scientifiques, notamment. Les différents ingrédients peuvent se retrouver bien entendu dans la plupart des catégories de produits

********

Les perturbateurs endocriniens : problématiques pour tout le monde ?

Les perturbateurs endocriniens représentent une problématique pour TOUS, mais les femmes enceintes, les fœtus, les enfants ou encore les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont les personnes les plus à risques. Il est important de noter par exemple que l’exposition d’une femme enceinte à des perturbateurs endocriniens pourra avoir des répercussions sur la santé de son enfant, même si les effets ne se déclarent que plusieurs années après la naissance.

En 2016, une étude de Santé Publique France avait confirmé la présence de traces de perturbateurs endocriniens chez quasiment toutes les femmes enceintes testées au cours d’une vaste enquête, la première de cette ampleur en France sur ces substances.

Des études officielles

« L’étude, publiée mercredi 7 décembre 2016 par Santé publique France, a mesuré la présence de divers polluants organiques dans les urines de plus de 4.000 Françaises ayant accouché en 2011. Résultat : « le bisphénol A, les phtalates, les pyréthrinoïdes (famille d’insecticides), les dioxines, les furanes, les PCB, les retardateurs de flamme et les composés perfluorés » sont détectés « chez près de la totalité des femmes enceintes », explique l’agence française de santé publique, mandatée par le ministère de la Santé pour cette enquête. Par exemple, le bisphénol A était présent chez plus de 70 % des participantes, les phtalates chez 99,6 % d’entre elles, les dioxines, furanes et PCB ont été détectés dans… 100 % des cas ! »*

Une autre étude de Santé Publique France

Et une autre étude de 2019 de Santé Publique France montre également que six «polluants du quotidien» (dont les perturbateurs endocriniens font partie) «sont présents dans l’organisme de tous les Français» .

Santé publique France a mesuré les niveaux d’imprégnation de la population française par six familles de substances présentes dans l’environnement et cherché à identifier les sources d’exposition probables – produits ménagers, cosmétiques, emballages alimentaires, etc. Les mesures ont été réalisées entre 2014 et 2016 sur un échantillon représentatif de la population générale, composé d’environ 1.100 enfants et 2.500 adultes habitant en France continentale. Certaines substances sont considérées comme des perturbateurs endocriniens ou des cancérogènes avérés ou suspectés » 

En ce qui concerne les produits cosmétiques, on retrouve malheureusement encore trop de substances préoccupantes (perturbateurs endocriniens et autres substances controversées), même dans les produits pour femmes enceintes, enfants ou tout-petits, comme le démontrent les différents tests produits du site

Perturbateurs endocriniens : dans quels produits ?
Où se cachent les perturbateurs endocriniens ?

Pourquoi ne pas interdire les perturbateurs endocriniens, tout simplement ?

D’une part, il n’existe pas de définition règlementaire européenne commune, même si de nombreux efforts ont été mis en place depuis 2017. Et surtout, entre les premières mises en gardes scientifiques et les interdictions de substances (que ce soit au niveau des composants cosmétiques ou des pesticides, par ailleurs) il peut se passer… plusieurs années. D’une part parce qu’il s’agit de processus administratifs lourds et complexes et d’autre part aussi parce que l’industrie concernée s’y opposera par tous les moyens (=Lobbying). L’encadrement des substances chimiques est régi par le règlement REACH qui s’applique sans transposition dans tous les États membres de l’UE. Il prévoit que les substances possédant des propriétés perturbant le système endocrinien et « présentant un niveau de préoccupation équivalent aux substances CMR (cancérigène – mutagène – toxique pour la reproduction) », puissent être identifiées comme des substances extrêmement préoccupantes, et ainsi être inscrites sur la liste des substances soumises à autorisation.

La règlementation en France

Depuis le 12 avril 2024, les industriels sont obligés de préciser  la présence de perturbateurs endocriniens (avérée, présumée ou suspectée) dans les produits du quotidien.

Depuis 2024, il existe aussi en France une liste aussi une liste officielle de perturbateurs endocriniens «suspectés», «présumés», «avérés», établie par l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) et repérables par une application Scan4chem qui regroupe les informations sur la présence de l’ensemble substances extrêmement préoccupantes définies par l’Anses.

Mais cette liste étant très limitée, elle ne prend pas forcément en compte ni l’ensemble des interprétations des substances à risques au niveau international... ni la question du délai des interdictions de substances chimiques à risque en Europe, par exemple.

La question épineuse des délais d’interdictions

D’après vous, quel est le délai moyen d’interdiction d’une substance chimique  toxique, polluante our controversée en Europe ?

3 ans, 5 ans, 10 ans ? Réponse : 19 ans…

Interdiction d'ingrédients : quel est le délai ?
Interdiction d’ingrédients : quel est le délai ?

L’année dernière, le Bureau européen de l’environnement (EBB) a constaté qu’il fallait en moyenne 19 ans et trois mois aux autorités de l’UE pour restreindre un produit chimique, alors qu’une entreprise peut obtenir une autorisation de mise sur le marché en trois semaines.

Le EBB est le plus grand regroupement et réseau européen d’associations pour l’environnement. (180 organisations membres de 40 pays). Le BEE défend le développement durable, la justice environnementale et la démocratie participative.

Il suffit de regarder le ballet incessant de « restrictions- interdiction- ré-autorisation » d’une substance avéré cancérigène et génotoxique comme le glyphosate, par exemple.

La règlementation en Europe

Au niveau Européen, la liste officielle disponible sur le site de l’ECHA est régulièrement mise à jour et concerne les substances potentiellement considérées comme perturbateurs endocriniens en cours d’évaluation ou déjà évaluée:

Cadre règlementaire : plus d’informations au sujet également sur le site du INRS:

A ce jour, l’absence de réglementation spécifique applicable aux perturbateurs endocriniens, s’explique par l’absence de définition réglementaire commune et officielle à l’ensemble de la législation européenne. En effet, une définition réglementaire européenne a été adoptée en septembre 2017, pour les perturbateurs endocriniens utilisés comme principes actifs biocides (règlement délégué n° 2017/2100 du 4 septembre 2017) puis en avril 2018 pour ceux utilisés comme pesticides (règlement 2018/605 de la Commission du 19 avril 2018). Toutefois, à ce jour, cette définition n’a pas encore été reprise dans le cadre des autres règlements européens relatifs aux produits chimiques (REACH et CLP)

Une initiative commune au niveau de l’Europe

Depuis 2020 il existe également une nouvelle initiative européenne, un site européen pour recenser les perturbateurs endocriniens appelée ED LIST. Cinq Pays Européens se sont regroupés pour créer un site destiné à établir une liste des substances perturbateurs avérées ou suspectées. Mis en ligne 2 juin 2020, le site edlists.org répertorie la liste des substances reconnues comme étant des perturbateurs endocriniens dans la règlementation européenne sur les produits chimiques. Ce site est le résultat d’une coopération entre la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, et la France.

Et les substances classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la réproduction), alors ?

Dans certains cas, des substances « interdites » (dont font partie certains perturbateurs endocriniens) peuvent faire l’objet de dérogations… et restent donc en circulation, comme le précise par exemple aussi la FEBEA, fédération de l’industrie des cosmétiques.

« Selon le Règlement européen cosmétique (n° 1223/2009), les substances CMR sont interdites en cosmétique « en raison de leurs propriétés dangereuses ». Toutefois, étant donné qu’une propriété dangereuse d’une substance n’entraîne pas nécessairement un risque, il existe des cas exceptionnels où ces ingrédients peuvent être utilisés. Par exemple, une substance classée dans la catégorie 2 peut être utilisée dans des produits cosmétiques si elle a été évaluée par le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) et que celui-ci l’a jugée sûre pour l’utilisation dans les produits cosmétiques. De même, les substances CMR de catégorie 1A ou 1B peuvent être employées dans les produits cosmétiques si elles sont en conformité avec les exigences de sécurité alimentaire, s’il n’existe aucune autre substance de substitution appropriée et si le SCCS a considéré leur utilisation pour un usage déterminé comme sûr. »

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Et les huiles essentielles ? Perturbateurs ou pas ?

On entend parfois parler d’huiles essentielles qui seraient également concernées en tant que perturbateur endocrinien, qu’en est -il ?

Il existe bien entendu des plantes ou huiles essentielles ( = issues de plantes) qui ont des actions reconnues sur le système hormonal. Ces propriétés sont identifiées depuis des lustres et c’est d’ailleurs, entre autre,  la raison pour laquelle on va les utiliser. C’est le cas de l’huile essentielle de sauge, par exemple.  Ce qui veut dire aussi que ces plantes ou huiles essentielles sont accompagnées de restrictions d’utilisation, les huiles essentielles de sauge ou de menthe poivrée, pour ne citer qu’un exemple parmi d’autres, sont notamment à prescrire pendant la grossesse. Ces plantes ou huiles essentielles seront donc utilisées dans des cadres thérapeutiques bien spécifiques. Concernant d’autres études au sujet des huiles essentielles, le Consortium Huiles Essentielles est une source d’information précieuse.

Une distinction importante entre huiles essentielles et perturbateur endocrinien

La problématique des perturbateurs endocriniens est différente : il s’agit de substances avec des propriétés ou fonctions bien spécifiques (conservateur, pesticide…etc) qui interfèrent « accessoirement » aussi de manière importante avec le système hormonal. Et dépassent ainsi leur fonction primaire.

Comment éviter les perturbateurs endocriniens au quotidien, alors ?

On le soulignera jamais assez, la problématique ne concerne pas QUE certains composants cosmétiques, mais une grande partie de nos objets du quotidien et de notre alimentation. Éviter les pesticides dans l’alimentation, en favorisant l’agriculture biologique, va déjà dans ce sens.

Mais ce sont réellement nos choix de consommation, au quotidien, qui permettront déjà d’éviter de rajouter des perturbateurs endocriniens à ceux déjà présents sur le marché.

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Comment éviter les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ?
Comment éviter les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ?

Cosmétiques  : quels sont les perturbateurs endocriniens à éviter ?

Vous voulez en savoir plus sur la question des perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ?

Le premier module d’accompagnement proposé par le site est désormais disponible !

« Comment éviter les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ? »

Cette option est disponible en auto-apprentissage et vous permettra d’approfondir le sujet et trouver des réponses à vos questions en tant que consommateur. Le module regroupe les informations sur ce qu’il faut savoir sur les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques. Et propose surtout des pistes pour diminuer notre exposition.

Ce module répondra, entre autre, aux questions suivantes

  • Comment agissent les perturbateurs endocriniens ?
  • Perturbateur endocrinien : qu’est-ce que c’est, exactement ?
  • Où est la liste perturbateurs endocriniens ?
  • Les différents perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques
  • Comment limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens ?
  • Quels sont les produits qui contiennent des perturbateurs endocriniens ?
  • Quels sont les perturbateurs endocriniens à éviter en cosmétique ?
  • Quels sont les perturbateurs endocriniens les plus fréquents en cosmétique ?

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SOURCES

  • OMS : https://www.who.int/publications/i/item/9789241505031
  • SANTE PUBLIQUE FRANCE : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/perturbateurs-endocriniens/articles/que-sont-les-perturbateurs-endocriniens
  • TEDX  EN : https://endocrinedisruption.org/interactive-tools/tedx-list-of-potential-endocrine-disruptors/search-the-tedx-list
  • GENERATIONS FUTURES : https://www.generations-futures.fr/publications/perturbateurs-endocriniens/
  • ED LIST / https://edlists.org/?fbclid=IwAR2St_mumKgzevj5MR81QucYxiHD1KMaMD5D0KQ_trDrKolyriZoIgLzKOQ
  • ECHA : https://echa.europa.eu/fr/ed-assessment
  • DANISH Ministry  https://i2.cdn.turner.com/cnn/2016/images/04/14/978-87-93352-82-7.pdf
  • CANCER ENVIRONNEMENT : https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/perturbateurs-endocriniens/
  • CHEMTRUST : https://chemtrust.org/

Précisions : l’article date de 2020, mais sera mis à jour régulièrement.

Lorsque vous choisissez votre protection solaire, il est important de prendre en compte les ingrédients qui la composent. En effet, de nombreux produits solaires contiennent des substances controversées comme par exemple les perturbateurs endocriniens suspectés ou avérés ou toute un panoplie d’autres substances potentiellement toxiques, polluantes ou problématiques à plusieurs niveaux.

Quelle protection solaire choisir, alors ?

Tout d’abord, il faudrait garder en tête que la crème solaire… est uniquement un « outil » de protection parmi tant d’autres. Constat de départ d’une importance primordiale ; la protection solaire est une approche globale. 

Crème solaire : bien protéger sa peau du soleil

On mise d’ailleurs beaucoup trop souvent uniquement sur la protection des crèmes solaires (qui ne représentent qu’une protection partielle), sans prendre en compte le contexte (phototype/ lieu d’exposition/horaire/ antécédents, etc). C’est un aspect primordial pour prévenir le vieillissement prématuré de la peau et des cancers cutanés qui mérite d’être réellement pris en considération et qui a déjà été abordé dans différents articles.

Selon Santé Publique France  » les cancers de la peau pourraient constituer le cancer le plus fréquent en France. Attribuables dans plus de 85% des cas à une exposition excessive aux ultraviolets (UV) naturels ou artificiels, ils peuvent être évités grâce à une exposition raisonnée. »

Pour résumer : mettre de la crème solaire ne vous dispensera pas de bon sens.

Crème solaires bio : laquelle choisir ?
Crème solaires bio : laquelle choisir ?

Pour vous aider à faire le bon choix, voici nos 5 meilleurs conseils pour choisir des solaires- sans ingrédients controversés.

1) Choisissez des crèmes solaires adaptées à votre type de peau et vos activités

Cela concerne à la fois votre phototype, vos activités, le contexte de l’exposition et vos besoins spécifiques (hypoallergéniques, activités sportives dans l’eau ou en hiver, niveaux d’exposition etc). Inutile par contre de se munir de 5 crèmes solaires différentes, il existe des produits adaptés qui conviennent à toute la famille, la plupart du temps. Autre aspect très important, généralement, on n’applique pas assez de crème solaire pour une protection optimale, les recommandations officielles préconisent :

Quantité conseillée pour l’application de la crème solaire :

  • 2 cuillères à café de crème solaire pour la tête, les bras et le cou ;
  • 2 cuillères à soupe pour tout le corps en portant un maillot de bain.

2 ) Respectez les dates de péremption & temps de conservation des crèmes solaires

On a souvent encore un ou deux produits entamés au fond d’un tiroir, datant de l’année dernière. Une fois le produit ouvert, les filtres UV de synthèse des solaires conventionnels perdent généralement en efficacité au bout de quelques mois. Et du côté des solaires bio, même si les filtres minéraux semblent plus stables dans la durée, le reste de la formulation ne se conserve pas forcément au-delà des recommandations du produit, surtout si le produit a déjà été ouvert.

Il est donc important de suivre le logo et l’indication « après ouverture », qui indique le nombre de mois pendant lesquels vous pouvez garder votre crème une fois qu’elle est ouverte. Il s’agit d’un petit pictogramme en forme de pot, sur lequel est écrit un chiffre qui indique le nombre de mois pendant lequel vous pouvez utiliser votre produit en toute sécurité après ouverture.

protection solaire : quel crème choisir ?
protection solaire : quel crème choisir ?

 

3) Choisir des crèmes solaires avec un indice de protection solaire… adapté.

SCOOP : Et au final, vous n’êtes pas toujours systématiquement « obligé » de choisir l’indice le plus élevé.  D’une part, parce que la différence entre un indice de protection 30 et 50 et plutôt faible (=courbe de protection inversée) et d’autre part, parce qu’aucune crème solaire ne protège à 100 % des UVs – le terme « écran total » ne peut d’ailleurs plus être utilisé. Par contre utiliser les crèmes solaires « correctement » , c’est à dire les appliquer en quantité suffisante, en fonction de votre phototype, et renouveler l’application après un certain temps ou après avoir été dans l’eau reste un aspect indispensable pour s’assurer de leur « bon fonctionnement ».

protection solaire : la courbe inversée
protection solaire : la courbe inversée

Ce qui est primordial, c’est d’utiliser la crème solaire comme outil de protection complémentaire (voir plus bas) et non comme une sorte de «garantie de temps d’exposition» ou «permis de bronzage» qui vous permettrait de rester allongé sur la plage à longueur de journée avec un indice 50 – même en l’appliquant à plusieurs reprises.

C’est quoi l’indice de protection déjà ?  Quelle différence entre indice 30 et 50 ? Comment choisir l’indice de protection d’une crème solaire ? Voir les explications aussi ici.

4) Faire un choix éclairé entre crèmes solaires bio ou « conventionnels »

Les produits solaires, de manière générale, doivent se conformer à la législation de vigueur et aux exigences de base au sujet de la protection UV-ou UVA, qu’ils soient conventionnels ou certifiés bio. La différence ne ne situe donc pas au niveau de la protection solaire, mais bien de la formulation de base des produits.

  • Les différents fabricants ne travaillent pas de la manière, d’un coté il y a le conventionnel qui se sert d’un panel large de composants qui sont bien sûr autorisés par le Code de la Santé Publique et la Règlement Cosmétique Européen. Mais parmi ces composants autorisés, on retrouvé aussi de nombreux composants, qui font l’objet de nombreuses controverses.
  • De l’autre côté il y a le secteur des cosmétiques naturels et bio certifiés (par différents labels) qui travaille avec un nombre beaucoup plus restreints d’ingrédients, en écartant un grand nombre de composants, ceux considérés problématiques, potentiellement toxiques, ou polluants, par ex.- en tout cas controversés à différents niveaux.

Garnier Sensitive Spray Solaire enfants

 

Filtres chimiques et filtres minéraux

En ce qui concerne les crèmes solaires, il y a surtout aussi une différence au niveau des filtres UV, d’un côté le conventionnel qui se sert soit de filtres de synthèses/chimiques, soit d’un mélange des différents filtres (filtres de synthèse et filtres minéraux), et de l’autre les cosmétiques bio, qui utilisent essentiellement des filtres minéraux (dioxyde de titane* et oxyde de zinc). Les produits conventionnels par contre se servent d’une panoplie de filtres UV différents, dont de nombreux filtres UV de la catégorie perturbateurs endocriniens suspectés (Octocrylene, Benzophenone, Avobenzone, Benzotriazole, Octinoxate, Homosalate, PadimateO, Climbazole, etc). Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui peuvent interférer avec le fonctionnement de notre système hormonal.

Et en dehors de cette différence de base, les produits conventionnels peuvent aussi contenir toute une série de substances potentiellement toxiques, controversées et polluantes. Les différents tests produits au fil des années l’attestent. Que ce soit pour les crèmes solaires visagecrème solaire , ou la protection solaire quotidienne.

Si vous optez pour des produits conventionnels, lisez les étiquettes. Avant d’acheter votre protection solaire, prenez le temps de lire les étiquettes pour vous assurer que le produit ne contient pas d’ingrédients controversés.

Choisir une crème solaire bio ou « conventionnelle » alors ?

A vous de choisir donc, mais la catégorie des solaires bio présente le même niveau de protection – sans la flopée de composants controversés. Vous avez entendu dire que les solaires bio protégeraient moins bien contre les UV-A ? On refait le point depuis des années ici et aussi là.

 

5) Une fois que vous avez fait votre choix : ne jamais « tout miser » sur la crème solaire.

Dans la discussion sur les produits solaires, il faut réellement garder en tête qu’il s’agit d’un «outil» de protection parmi d’autres approches. Il s’agit là de recommandations de «bon sens » que l’on répète en boucle depuis des années. Mais ces messages restent essentiels…

  • Profiter du soleil, c’est bien, mais… de préférence avec modération.
  • Il est préférable d’éviter l’exposition au soleil entre 11h-16h, mettez-vous à l’ombre ou créez des espaces d’ombre pendant les heures les plus critiques.
  • Adoptez toute la panoplie de protection solaire : chapeau large, lunettes de soleil, parasol, vêtements anti-UV, etc.
  • Quand le rayonnement est au plus intense, portez des vêtements couvrants qui constituent déjà un moyen de photo-protection, que ce soit au quotidien ou à la plage. D’autres cultures nous montrent bien l’exemple.
  • Concernant les bébés et tout-petits : ne les exposez jamais directement au soleil, leur peau étant particulièrement sensible et vulnérable. Protégez leur peau, même à l’ombre, et jouez la carte de la sécurité avec des vêtements ou tentes anti-UV.
  • Privilégiez au quotidien une alimentation riche en antioxydants (vitamine E, vitamine C) et caroténoïdes (que l’on retrouve dans les fruits et légumes de couleur rouge orangée, par ex) qui participent aussi à la protection contre les dégâts causés par les UV-A.
  • Pour permettre aux mélanocytes de la peau de développer sa protection naturelle (photoprotection/ bronzage), allez-y progressivement et habituez votre peau au soleil dès le printemps, par petites étapes.

 

Jeudi 4 avril 2024 : l’Assemblée nationale vient de voter une loi pour interdire les polluants éternels dans les vêtements et les cosmétiques; une proposition de loi visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, communément nommés «polluants éternels».  Sur le site, nous alertons sur la problématiques des PFAS, notamment dans les cosmétiques, depuis 2022.

Les PFAS, c’est quoi – au juste ?

Les PFAS, substances poly- et perfluoroalkyles, sont des substances chimiques – fabriquées par l’humain – constituées d’environ 4 000 à 6 000 composants différents.La caractéristique des PFAS, (aussi appelés « Forever Chemicals » – « Polluants éternels », nommés ainsi pour la première fois par Joseph Allen de Harvard) est qu’ils sont persistants, se répandent rapidement et ne sont pas ou peu biodégradables. Certains PFAS sont fortement soupçonnés d’être toxiques, avec des risques pour la santé des humains, des animaux et de l’environnement.

PFAS – quels produits en contiennent?

On les retrouve notamment dans les textiles, les emballages alimentaires, les cosmétiques, les produits phytosanitaires, les ustensiles de cuisine, les vernis, et bien d’autres produits du quotidien.

 Une petite vidéo explicative sur le site de Génération Futures

Les polluants éternels se retrouvent un peu partout
Pfas où les trouver ?

Quelle est la problématique des PFAS – ces Polluants Éternels ?

Les PFAS sont extrêmement problématiques sur le plan environnemental et posent aussi des problèmes de santé. Certains PFAS ont récemment fait la une des journaux, car on peut désormais même les retracer dans l’eau de pluie, ce qui la rend désormais « impropre à la consommation », selon une étude récente*.

Le secteur des cosmétiques aussi concerné par les PFAS

La problématique concernant les produits cosmétiques, c’est que d’une que part certains produits conventionnel en contiennent (voir la liste des INCI plus bas dans l’article) et que d’autre part, que l’on retrouve également parfois des PFAS dans des analyses de produits cosmétiques conventionnels, sans qu’ils soient clairement affichés sur les produits, selon une étude du Green Science Policy Institute sur les PFAS datant de Juin 2021.

« Selon une nouvelle étude du Green Science Policy Institute, publiée le 15 juin 2021 dans Environmental Science & Technology Letters, basée sur le test de 231 produits de maquillage commercialisés aux Etats-Unis et aux Canada, près de la moitié des mascaras, rouges à lèvres et fonds de teint testés seraient contaminés par les perfluorés. Pire, ces produits chimiques toxiques éternels associés à de nombreuses maladies ne seraient majoritairement pas indiqués dans la liste des ingrédients. » ….Peu après la publication de cette étude, la loi « No PFAS in Cosmetics Act » a été introduite à la Chambre et au Sénat américains pour interdire tous les PFAS dans les produits de maquillage et de soins personnels. En Europe, suite à la publication de la stratégie sur les produits chimiques, la Commission européenne devrait réviser la directive sur les cosmétiques. »

Polluants éternels, tout ce qu'il faut savoir...
PFAS, c’est quoi ?

D’autres études confirment la problématique

Une autre étude de Katherine E. Boronow et son équipe, publiée dans le Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology en 2019 révèle la présence de substances « perfluoroalkylées » et « polyfluoroalkylées » dans certains produits d’hygiène. Dans du fil dentaire, notamment, bien qu’il ne soit pas la seule source de PFAS, comme le précise bien l’étude.

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 Une fille qui se pose des questions des Pfas dans les cosmétiques, on retrouve les Pfas dans quels produits ? Y a til des produits bio avec Pfas ?
Que veut dire Pfas ?

A quoi servent les PFAS dans les cosmétiques, au juste ?

Dans les produits cosmétiques, les PFAS sont entre autre employés comme « agents d’entretiens » dans différents produits, ce qui permet de faciliter la pénétration d’autres substances et de rendre la peau plus brillante par exemple. Dans les produits du type fil dentaire, c’est leur aspect imperméabilisant qui intervient.

Et quels sont les risques pour la santé ?

Les composés perfluoroalkylés ne sont pas détruits dans le corps humain et se bioaccumulent, augmentant ainsi les risques sur la santé. Plusieurs PFAS sont fortement soupçonnés d’être toxiques, avec des risques pour la santé des humains, des animaux et de l’environnement. Il s’agit notamment des effets sur l’équilibre hormonal (fameux perturbateurs endocriniens), le système immunitaire, la reproduction et le développement de l’enfant à naître. Les propriétés exactes diffèrent pour chaque PFAS spécifique. Ces substances peuvent s’accumuler dans le corps humain, chez les animaux et dans les plantes. Les PFAS peuvent pénétrer dans le corps humain par les aliments, l’eau potable, l’inhalation ou la peau.

Les PFAS pénètrent dans l’organisme par inhalation ou ingestion, mais de nouveaux résultats, publiés en Juin dans la revue Environment International (étude de University of Birmingham, 24/06/24), confirment que les PFAS traversent aussi la peau. Ces substances ont été identifiées dans un grand nombre de produits en contact avec la peau : cosmétiques ,désinfectants pour les mains, vêtements hydrofuges etc.

La problématique identifiée par les autorités

En septembre 2019, Santé publique France publiait déjà une étude consacrée à « l’imprégnation de la population française par les composés perfluorés », rappelant comment, depuis les années 1950, ces substances créées par l’humain sont utilisées dans « de nombreuses applications industrielles et dans les produits de la consommation courante », dont les cosmétiques, comme le rappelle cet article :

Et que dit la loi ?

La production et l’utilisation de divers composés PFAS sont clairement limitées par des directives européennes. Dans les années à venir, diverses applications contenant des PFAS feront l’objet de restrictions supplémentaires. Et bien sûr que la loi qui vient d’être votée en France fera bouger les lignes, enfin !

MAIS entre l’identification de la problématique, les phases de restrictions partielles et l’interdiction définitive de composants ou classes de composants… il peut se passer des décennies. 

Cosmétiques et ingrédients controversés : pas toujours simple
Que signifie Pfas ?

Dans certains pays, ce sont les distributeurs qui ont réagi avant les restrictions légales, dont l’application prend souvent des années.

Interdictions au Danemark

En 2019, au Danemark, par exemple, le deuxième plus grand acteur de la grande distribution alimentaire du Danemark, le groupe Coop, a cessé immédiatement, comme le premier grand groupe de détail au monde, tout achat de cosmétiques et d’articles d’hygiène personnelle contenant des composés fluorés PFAS (polyfluoroalkyles et perfluoroalkyles).

« L’interdiction vaut aussi bien pour les marques propres du groupe que pour les marques internationales. Les ventes de produits contenant encore des PFAS s’arrêteront progressivement et au plus tard le 1er septembre 2019. Coop invite également le ministre danois de l’environnement et de l’alimentation à proposer une loi contre les PFAS dans les produits cosmétiques. »

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Comment trouver des produits sans PFAS, alors ?

Nom INCI des ingrédients PFAS utilisés en cosmétique

INCI

  • PFTE (Teflon)
  • Perfluorononyl dimethicone
  • Perfluorononyl triethosyxilane
  • Ethyl perfluorobutyl ether
  • Perfluorotetralin,
  • Polyurethane-27 / Polyurethane 
  • Polyperfluoroethoxymethoxy Peg-2 Phosphate
  • Octafluoropentyl Methacrylate
  • Pentafluoropropane
  • Methyl Perfluorobutyl Ether
  • Perfluorononylethyl Carboxydecyl Peg-10 Dimethicone
  • Perfluorodecalin
  • Polyperfluoroethoxymethoxy Difluoroethyl Peg Phosphate
  • Perfluorodimethylcyclohexane
  • Perfluoroperhydrophenanthrene
  • PEG-10 dimethicone
  • C9-15 fluoroalcohol phosphate
  • Perfluorohexane

Les PFAS dans les cosmétiques, étude du Green Science Policy Institute 2021

La problématique concernant les produits cosmétiques, c’est que d’une que part certains produits conventionnel en contiennent (voir la liste des INCI dans l’article sur le site) et que d’autre part, que l’on retrouve également parfois des PFAS dans des analyses de produits cosmétiques conventionnels, sans qu’ils soient clairement affichés sur les produits, selon une étude du Green Science Policy Institute sur les PFAS datant de Juin 2021.

Les PFAS dissimulés

Le Green Science Policy Institute, en collaboration avec l’Université de Notre Dame (Canada), l’Université de Toronto, Indiana University, et le ETH Zurich, avaient testé 231 produits de maquillage de marques réputées aux Etats-Unis et au Canada. Selon cette étude une grande majorité des cosmétiques testés contenaient des PFAS dissimulés.

➡️ 29 produits présentant les niveaux de fluor les plus élevés, (un indicateur de la présence de PFAS), ont fait l’objet d’une analyse plus poussée et il a été confirmé qu’ils contenaient tous au moins quatre PFAS préoccupants. Il s’agissait de PFAS qui se décomposent en d’autres PFAS connus pour être hautement toxiques et nocifs pour l’environnement.

➡️  Des ingrédients comme Methicone, des Acrylate est les polymères de Silicone existent aussi dans des versions qui contiennent déjà des PFAS à la base. Le chercheurs supposent donc que les PFAS détectés provenaient déjà en partie de ces ingrédients. Les concentrations de ces ingrédients correspondaient  d’ailleurs aux concentrations les plus élevées de fluor mesurées dans l’analyse, ont-ils précisé.

Dans quel type de maquillage on retrouve des PFAS ?

Dans l’ensemble, 52 % des produits testés par Green Science Policy Institute, présentaient ce que les chercheurs considèrent comme une teneur plus « élevée » en fluor, particulièrement présent dans les produits présentés comme «waterproof» ou « de longue durée ».

Les PFAS ont pu être retracés dans :

  • 82 % des mascaras waterproof.
  • 58 % des autres produits de maquillage pour les yeux, tels que les ombres à paupières, les eyeliners et les crèmes pour les yeux.
  • 63 % des fonds de teint
  • 62 % des rouges à lèvres.

Sur les 17 produits canadiens testés, un seul affichant le PFAS sur l’étiquette de l’ingrédient.

 

Green Science Policy Institute PFAS

 

Les PFAS médiatisés dans d’autres pays depuis des années

Il semblerait aussi que le sujet des PFAS, dans son ensemble soit davantage thématisé depuis des années dans les pays anglophones ou Nordiques, par exemple avec les ressources suivantes. Heureusement que la France vient de rattraper ce retard de visibilité dans les médias !

  • Dark Waters : un film pour alerter sur la pollution chimique par les perfluorés
  • EWG aux Etats-Unis qui s’interroge sur la présence de Teflon dans nos cosmétiques
  • Au Danemark, cette étude officielle de 2018 de l’Agence pour la protection environnementale danoise sur la problématique des PFAS dans les cosmétiques

Petite aparté : polluant vs toxique pour l’humain

Un composant cosmétique classé « polluant » et classé d’abord principalement problématique pour l’environnement est -ce que c’est moins « grave » qu’un composant avéré principalement toxique pour l’humain ?  

Pas vraiment, il suffit de regarder l’image globale… exemple des microplastiques. On sait par exemple que les microplastiques provenant (en partie) des cosmétiques sont déjà largement présents dans nos mers et qu’ils sont ingérés par les poissons que nous mangeons ensuite… La pollution des microplastiques dépasse bien entendu la question de la chaîne alimentaire et les sources de contamination sont multiples. Plusieurs études ont également confirmé récemment que les microplastiques sont désormais partout– et se retrouvent désormais aussi dans le corps humain (du placenta…jusque dans le sang en passant par les poumons). Et même si la pollution par microplastiques dans les ingrédients cosmétiques est en cours d’interdiction  (interdiction partielle & progressive et limitation de polymères, microbilles, et tous les microplastiques dans les produits cosmétiques) dans de nombreux pays –la problématique persiste.

La problématique environnementale : tous concernés

Mais au-delà de la présence de microplastiques en tant qu’ingrédients cosmétiques, ces microparticules de plastiques proviennent aussi de la pollution plastique en général : emballages plastiques divers et variés (notamment aussi ceux des cosmétiques), qui passent à travers les filtres des stations d’épurations et se retrouvent dans les océans et eaux continentales en très grande quantité.

➡️  Chaque composant polluant rajoute donc à la problématique environnementale qui nous concernera tôt ou tard. Et qui nous concerne déjà largement à ce jour !

Fin de cette petite aparté sur les microplastiques qui illustre bien la problématique des composants polluants que l’on considère souvent – à tort – comme moins nocifs, controversés ou problématiques que les composants immédiatement identifiables comme substances toxiques pour l’humain. Et les PFAS représentent non seulement une problématique avéré pour la santé humaine (perturbation hormonale en tant que perturbateur endocrinien), mais une menace importante pour l’environnement et tous les éco-systèmes.

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Comment éviter les PFAS dans les cosmétiques, alors ?

La liste des ingrédients plus vous permettra déjà d’aborder la question des PFAS dans les produits cosmétiques et de choisir vos cosmétiques sans PFAS. La problématique de la pollution des PFAS dépasse bien entendu largement le secteur des cosmétiques, mais il en fait partie et doit prendre sa part de responsabilité pour bannir dès aujourd’hui ces composants qui ne sont absolument pas indispensables.

Le secteur des cosmétiques naturels et bio en est la preuve, ces composants font tout simplement pas partie des composants de formulation « autorisés » par les différents cahier des charges en cosmétique naturelle et bio. Idem pour les « Methicone, Acrylates est les polymères de Silicone » évoqués plus haut dans la problématique des PFAS dissimulés, ils ne sont pas autorisés pour la formulation des cosmétiques bio.

➡️ Choisir des cosmétiques certifiés bio, c’est déjà la garantie de base pour éviter les PFAS.

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A nous aussi d’agir en tant que consommateur

A nous donc aussi de faire émerger ce sujet en tant que consommateur éclairé et de demander aux marques – aussi ceux secteur cosmétique- de revoir leurs formulations au plus vite pour bannir les PFAS  de leur produits.  Les interdictions officielles par le biais de législation nationales ou internationales prendront beaucoup trop de temps pour contre-carrer cette problématique qui nous dépasse depuis longtemps.

Un homme qui se demande où est la liste des PFas, et quel est le danger des PFas ? Et l’interdiction des Pfas en Europe ?
Pollution PFAS que faire ?

Les PFAS sont par ailleurs aussi concernés par la problématique de « l’effet cocktail », évoqué à de nombreuses reprises sur les différents articles de ce site***Et dans la Vidéo sur notre chaine Youtube

03/2024 : Une vidéo très complète à ce sujet  de Camille Etienne vient compléter les nombreuses ressources intéressantes et évoque aussi quelques pistes pour agir. Un projet de loi courageux a été porté par un député, en l’occurence pour les PFAS c’est Nicolas THIERRY.

Eau & cosmétiques  : la planète bleue….manque d’eau

Avant d’évoquer la problématique de la gestion de l’eau et des cosmétiques, il s’avère utile de remettre la problématique dans le contexte plus large.

La « planète bleue », c’est le nom que nous donnons à la Terre. ¾ de la surface de notre planète est occupée par l’eau, mais seulement 0,1% de cette ressource est potable….Et comme le précise de manière officielle le service public d’information sur l’eau*, les enjeux sont multiples.

Les enjeux de l’eau

« La politique publique de l’eau s’inscrit ainsi pleinement dans le développement durable, en visant une gestion équilibrée des ressources en eau. Sur le long terme, elle doit permettre le développement des usages économiques de l’eau (enjeux économiques), assurer l’accès de tous à une eau de qualité (enjeux sociaux), tout en garantissant la préservation des ressources en eau et des milieux aquatiques (enjeux écologiques). »

Passons sur le fait que les communication officielles semblent évoquer les enjeux économiques bien avant la problématique réelle, celle du manque d’eau potable dans le monde qui fait partie des défi majeurs de 5 milliards d’êtres humains d’ici 2050. Cette problématique va donc bien au-delà de la gestion de l’eau dans les cosmétiques.

Eau & cosmétiques
L’eau reste une ressource précieuse, même pour les cosmétiques

Surconsommation et changement climatique

Sous la pression de la « surconsommation » et du changement climatique, les pénuries d’eau «tendent à se généraliser», faisant peser un «risque imminent» d’une crise mondiale de l’eau, met en garde un rapport de l’ONU publié le 21 mars. Le monde doit se préparer à une « crise de l’eau douce », les pénuries vont se multiplier et créer de plus en plus de tensions.

Du côté de la surconsommation: l’agriculture consomme 90% de nos ressources en eau, comme le précise entre autre Juliette Duquesne. (L’eau que nous sommes. Un élément vital en péril -Presses du Châtelet, 2018). Comment gérer alors durablement la problématique de surconsommation d’eau ?

« D’abord en pratiquant une agriculture biologique, en agroécologie ou permaculture. Car le poids de l’agriculture est énorme, même par rapport à la consommation domestique ou industrielle. », précise l’auteur.

L'eau et agriculture : un lien important
L’agriculture a un impact important sur la gestion de l’eau

Le lien entre agriculture bio et ressources en eau

Le fait d’encourager l’agriculture biologique, l’agroécologie ou la permaculture n’est donc pas juste un choix de « bobos à la mode », mais devient une nécessité pour protéger, entre autre, la pérennité de nos ressources en eau. 

Sans évoquer des risques et dangers qu’engendre l’agriculture intensive (calé sur le rendement à grande louche de pesticides) pour notre santé et celle de la planète. Et bien sûr que l’agriculture biologique a un prix plus élevé… à moins que ce soit l’agriculture intensive qui ne soit pas assez «chère » ? Vu tout l’impact de destruction que l’agriculture productiviste engendre, de nombreuses analyses proposent désormais de calculer le coût à un plus large échelle

Le bio pas pour tout le monde ?

Les produits issus de l’agriculture biologique ont un prix plus élevé ( = correspondant à la réalité du travail effectué) et que ce soit dans le domaine de l’alimentaire ou des cosmétiques, les produits bio sont désormais disponibles dans toutes les catégories de prix : du plus abordable … aux tarif de luxe. De nombreuses pistes existent désormais pour bénéficier de produits bio… même en fonction de son budget.

Et bien entendu que ce message s’adresse principalement et d’abord et en priorité à tous ceux et celles qui ont largement les moyens d’encourager l’agriculture biologique, au quotidien.

 

 

Eau ; et le secteur des cosmétiques, alors ?

Et pour en revenir au sujet des cosmétiques, il s’agit en France tout de même d’un secteur qui génère 26 MRd de chiffre d’affaires et donc de toute une industrie qui se sert également de l’eau pour la fabrication ou formulation de ses produits.

Exemple côté formulation cosmétiques :  un produit cosmétiques peut contenir 60- 90% d’eau…Au-delà des considérations politiques, quelles sont les solutions côté industriels ou même des consommateurs, en ce qui concerne les produits cosmétiques et nos habitudes dans la salle de bain ?

Deux leviers

Simplifions le débat, il y a principalement deux lévriers concernant la gestion de l’eau dans les cosmétiques:

  • éviter la surconsommation de l’eau à tous les niveaux &

  • réduire la pollution de l’eau

(=traitements couteux supplémentaires pour la rendre potable de nouveau)

Eau et cosmétiques : Côté Fabricants

1. Réduire l’utilisation d’eau dans les formulations cosmétiques 

La première étape pour économiser de l’eau dans les cosmétiques consiste à repenser les formulations. Les fabricants peuvent adopter des techniques de formulation innovantes qui réduisent la quantité d’eau nécessaire sans compromettre l’efficacité des produits.  Et aussi prendre en considération l’aspect eau dans le choix des matières premières (modes de cultivation, extraction, processus de transformation) et proposer des formulations de produits moins «énergivores en eau»

2. Encourager l’utilisation de produits cosmétiques sans eau 

Une autre approche intéressante consiste à promouvoir les produits cosmétiques sans eau/cosmétiques solides. Ces produits sont fabriqués sans l’utilisation d’eau dans leur formulation, ce qui réduit considérablement la consommation d’eau associée à leur production. De plus, ils peuvent être plus concentrés en ingrédients actifs, offrant ainsi des avantages supplémentaires pour notre peau. Comme par exemple des cosmétiques solides (avec des formulations irréprochables, qui justement ne polluent pas davantage de nouveaux).

3. Sensibiliser à la pollution de l’eau due aux cosmétiques 

L’utilisation de certains ingrédients dans les produits cosmétiques peut contribuer à la pollution de l’eau. Par exemple, les polyfluoroalkyls (PFAS aussi appelés polluants éternels), qui sont couramment utilisés, peuvent être toxiques pour les écosystèmes aquatiques et pour l’humain. Plus d’informations à ce sujet dans l’article Les PFAS c’est quoi – au juste ?

Il est primordial aussi d’écarter des ingrédients qui polluent davantage les nappes phréatiques : PFAS (polluants éternels), micro-plastiques, silicones, PEG, etc, Filtres UV de synthèse controversés, etc.  Il est donc essentiel d’éviter les produits contenant ces substances et de choisir des alternatives plus respectueuses de l’environnement. (par ex. des cosmétiques bio certifiés, qui excluent systématiquement ces substances.) A défaut : lire les étiquettes.

Eau et cosmétiques : Coté consommateurs

  • Réduire -de manière considérable- le nombre de produits utilisés, cela fait toujours sens.
  • S’inspirer de la mouvance « zéro déchet », même pour la salle de bain.
  • Privilégier, quand cela fait sens, des produits solides, ainsi que des produits certifiés bio ou des produits aux formulations irréprochables.
  • Appliquer, autant que possible, tous les éco-gestes dans la salle de bain, comme dans le reste de la maison pour éviter une sur-consommation d’eau.

Conclusion:

Pour économiser de l’eau et préserver cette précieuse ressource, il est important de repenser nos habitudes de consommation cosmétique et de s’engager aussi pour la sobriété hydrique- que ce soit du côté de l’industrie ou du côté des consommateurs. En réduisant l’utilisation d’eau dans les formulations, en encourageant les produits sans eau et en évitant les substances polluantes comme les PFAS, les silicones, les micro-plastiques, les PEG ou les filtres UV de synthèse nous pouvons tous contribuer partiellement à protéger davantage notre environnement et à préserver notre eau propre et saine.

La gestion de l'eau et les cosmétiques
La ressource de l’eau & les cosmétiques, un défi pour les années à venir

Microplastiques & cosmétiques

Le plastique, ce n’est pas vraiment fantastique – même pour les produits cosmétiques !

Le plastique, le contexte historique

A l’échelle de l’évolution humaine mondiale, le plastique a fait son apparition assez récemment, avec l’apparition du bakélite en 1907 et celle du PVC en 1924, par exemple. Les matières plastiques qui vont être développées au 20ème siècle seront, pour la plupart, issues de la pétrochimie – produites à partir de fractions raffinées de pétrole. Et c’est surtout à partir des années 50, avec la consommation « de masse », et l’offre diversifiée de matières plastiques, que ces matériaux vont s’immiscer dans nos quotidiens… jusqu’à saturation, mettant désormais en péril notre santé, celle des animaux et de la planète.Pour illustrer l’exemple, prenons notre loupe pour scruter la problématique de plus près avec la pollution des microplastiques.

Les microplastiques, Késako ?

Définition : les microplastiques sont de minuscules morceaux de plastique qui mesurent généralement moins de 5 millimètres. On fait également la distinction entre:

  • Les microplastiques primaires = des microplastiques synthétisés puis ajoutés de façon intentionnelle (cette partie concerne la formulation des produits cosmétiques, par exemple)
  • Les microplastiques secondaires =  des microplastiques qui proviennent de la dégradation de déchets plastiques plus grands (cette partie concerne notamment aussi les emballages des produits cosmétiques)

Les microplastiques dans les cosmétiques

Les microplastiques « rajoutés » sont encore largement présents dans les cosmétiques de nos jour sous forme de polymères de synthèse ou de microbilles. Leurs fonctions sont multiples, ils interviennent en tant qu’agent exfoliant (microbilles), filmogène (par ex. les silicones, que l’on qualifie aussi de « plastiques liquides »), régulateur de la viscosité, font office de liant, etc…

Concernant les ingrédients de type « microbilles » que l’on peut encore retrouver en tant qu’exfoliant dans des gommages, gels douches, ou d’autres « produits rincés » : Ils peuvent représenter jusqu’à 10% du poids total du produit* – ce qui correspond à plusieurs milliers de microbilles par gramme de produit !

 

Les microplastiques, c'est quoi déjà ?
Les microplastiques, c’est quoi déjà ?

 

Voici quelques composants/ INCI concernés par les microplastiques et les « plastiques liquides, du type « silicones »

• Acrylates Co-, Crosspolymer (AC, ACS)

• Polyamides (PA, Nylon)

• Polyacrylates (PA)

• Polymethyl Methacrylate (PMMA)

• Polyquaternium (PQ)

• Polyethylene (PE)

• Polyethylene Glycol (PEG)*

• Polyethylene Terephthalate (PET)

• Polypropylene (PP)

• Polypropylene Glycol (PPG)*

• Polystyrene (PS)

• Polyurethane (PUR)

Et dans la partie «plastiques liquides » ont retrouvera les silicones sous toutes formes divers et variées, comme

• Silicones
–Cyclo-, Di-, Amodi-, Tri-, Methicone
–Cyclotetra-, Cyclopenta-, Cyclohexasiloxane
– Dimethiconol –Di-, Tri-, Siloxane , Silsesquioxane

Les microplastiques, toujours trop présents dans les cosmétiques

Alors que des alternatives existent, ces microplastiques sont encore bien présents, comme l’a récemment de nouveau souligné le collectif Rethink Plastic, qui regroupe une vingtaine d’associations alertant sur la problématique des microplastiques dans les cosmétiques.

La preuve, l’étude de Plastic Soup Foundation

Dans son étude et projet « Beat the Microbead », l’association néerlandaise Plastic Soup Foundation a mené une étude sur les ingrédients microplastiques dans les cosmétiques en analysant les produits des marques « classiques » conventionnelles, issues de multinationales cosmétiques européennes : L’Oréal, Nivea, Dove, Gilette, Rexona. L’étude est disponible en intégralité sur leur site. Les analyses des produits montrent que 9 cosmétiques sur 10  (parmi les produits testés) contiennent encore ces fameux microplastiques.

Autre exemple : ces belles paillettes du maquillage…. ah mince c’est des microplastiques aussi ?

La plupart du temps, les paillettes dont nous raffolons pendant les fêtes ou même pour le maquillage des enfants, ce sont tout simplement des microparticules de plastiques, élaborés à partir d’un mélange de composants d’aluminium et de matières plastiques.Surtout s’il s’agit de produits paillettes du secteur des cosmétiques « conventionnels »- les microparticules de plastiques ne sont pas autorisés dans les cosmétiques naturels et bio certifiés, par ex.

Des alternatives aux paillettes en plastique

Mais des alternatives existent depuis quelques années: des paillettes « biodégradables », même le Carnaval de Rio tourne le dos au microplastiques et se passionne pour ces nouvelles paillettes plus écologiques…

Et l’impact des microplastiques sur la santé, au final ?

Pollution & microplastiques – tous concernés

Au-delà de la présence de microplastique en tant qu’ingrédients cosmétiques, ces microparticules de plastiques proviennent aussi de la pollution plastique générale: des particules de matières plastiques divers et variés, qui passent à travers les filtres des stations d’épurations (trop petites pour être correctement filtrées) et se retrouvent ensuite dans les océans et eaux continentales en très grande quantité. La pollution à base de microplastiques avait déjà été retracé selon différentes études un peu partout dans notre environnement immédiat. Dans les océans, nos sols, les animaux et même… dans nos estomacs.

Les microplastiques dans le corps humain

Une nouvelle étude de 2022 révèle désormais que des traces de ces microplastiques ont même été découverts dans du sang humain. L’étude publiée dans Environment International, a analysé des échantillons sanguins de 22 donneurs anonymes, tous des volontaires en bonne santé, et découvert des microplastiques chez 17 d’entre eux.

« Pour la première fois, nous avons été capables de détecter et de quantifier » de tels microplastiques dans du sang humain, a déclaré Dick Vethaak, un écotoxicologue de l’université libre d’Amsterdam. »C’est la preuve que nous avons des plastiques dans notre corps – et nous ne devrions pas », a-t-il dit à l’AFP, jugeant nécessaire d’autres recherches sur l’impact possible sur la santé. Selon l’étude, les microplastiques détectés ont pu pénétrer dans le corps par bien des voies, l’air, l’eau ou la nourriture, ou encore des produits d’hygiène ou cosmétiques. (…) Il est scientifiquement vraisemblable que des particules plastiques puissent être acheminées jusqu’à des organes via le système sanguin », ajoutent ses auteurs.

La grande question est de savoir ce qui se passe dans notre corps, souligne le professeur Dick Vethaak. Les particules sont-elles retenues dans le corps ? Sont-elles transportées vers certains organes, peuvent-elles franchir la barrière hémato-encéphalique ? Et ces niveaux sont-ils suffisamment élevés pour déclencher la maladie ? Nous devons de toute urgence financer des recherches supplémentaires afin de pouvoir le découvrir.”

Microplastiques & pollution marine
Microplastiques & pollution marine

Les femmes enceintes aussi concernées

Le placenta est aussi contaminé par les microplastiques, révèle une étude italienne publiée dans la revue Environment International en 2021. Ce qui pourrait altérer la santé du bébé à naître, particulièrement sensible aux perturbateurs endocriniens.

« Quant à la provenance de ces microplastiques, les chercheurs évoquent deux voies possibles: la voie alimentaire, ces particules étant présentes aussi bien dans les aliments que dans l’eau, ainsi que la voie respiratoire, les microplastiques abondant aussi dans l’air que nous respirons. Celui-ci est aussi source de particules fines, également retrouvées dans le placenta. »

Pollution microplastique : et les animaux & l’environnement dans tout ça ?

Le choix des produits au quotidien, que ce soit pour les produits cosmétiques ou autre (ingrédients, emballages et produits de tous les jours) ne concerne jamais uniquement notre périmètre étroit – celle de notre santé, et de la santé de nos enfants-, mais l’ensemble du système… Et tôt ou tard ces choix de consommation nous reviennent « façon effet boomerang » avec l’accumulation de la pollution chimique dans les océans qui se retrouve ensuite par exemple dans notre assiette – pour celle.eux qui ne sont pas végan. Les microplastiques sont déjà largement présent dans l’environnement et affectent faune et flore, de nombreuses études en attestent.

Impact sur la vie océanique

Dans l’article du monde du 29 avril 2021 intitulé « Dans les océans, la pollution chimique menace toute la chaîne alimentaire » on détaille la problématique»; les scientifiques précisent, par exemple:

« Engrais, pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, résidus de médicaments, milliers de tonnes de crème solaire et plastique sous toutes ses formes, sans compter les sédiments chargés de divers produits chimiques y juxtaposent ou synthétisent leurs effets délétères. Le rapport du Réseau international pour l’élimination des polluants constate que les rejets de l’homme impactent l’ensemble de la vie océanique, du plancton aux oiseaux. Plus de deux cents de ces études sont résumées dans un rapport sur les Polluants aquatiques dans les océans et les pêcheries, publié mardi 27 avril. Ce recensement a été réalisé pour le Réseau international pour l’élimination des polluants (IPEN), qui regroupe plus de 600 ONG dans plus de 120 pays, avec l’organisation australienne pour un avenir sans toxiques (National Toxics Network, NTN). »

 

Les microplastiques des cosmétiques se retrouvent aussi dans la chaine alimentaire

Où en est la législation concernant les microplastiques « ajoutés » dans les cosmétiques ?

En Europe, la restriction ou l’interdiction des microplastiques dans les cosmétiques n’est pas encadrée par la réglementation cosmétique (1223/2009 EC) mais règlementée de manière indépendante dans les différents pays.

Restriction partielle

Cette restriction concerne uniquement les microplastiques ajoutés intentionnellement dans des produits destinés à être rincés, par ex. En France, depuis 2018 la Loi pour la Biodiversité interdit les microbilles de plastique des «cosmétiques rincés» (gel douches, peeling, shampooings, etc) à fonction de nettoyage ou d’exfoliation. ll s’agit donc d’une interdiction qui vise qu’une partie de la problématiques des microplastiques. D’autres pays dans le monde ont mis en place des restrictions similaires (USA, Canada, Inde, Corée…). Mais l’harmonisation d’une législation au niveau européen, voir au niveau international, se fait attendre.

7 kg de plastiques rejetés chaque minute à cause des cosmétiques, à ce rythme il y a urgence…

L’alliance Rethink Plastic, qui regroupe une vingtaine d’associations environnementales (Plastic Soup Foundation, No Plastic in my sea, Client Earth ou encore Surfrider), souligne notamment « les dommages négatifs et irréversibles à nos écosystèmes » et le risque pour la santé humaine.

« Rien qu’en Europe, 7 kg de matières plastiques provenant de cosmétiques sont rejetés dans l’environnement chaque minute »   

Microplastiques : et la législation, alors ?
Microplastiques : et la législation, alors ?

Des délais d’interdiction particulièrement lents & une phase de transition … en faveur des industriels concernés

Le 1er mars 2023, le comité d’experts européen qui devait décider dans le cadre du règlement Reach de restreindre ces microplastiques « ajoutés intentionnellement » a reporté son vote.

Ce qui a fait réagir aussi des marques engagées pour accélérer le processus de l’interdiction des microplastiques.

Un groupe d’une vingtaine de marques et d’associations, conduit par Weleda, Beauty Kitchen et Naïf, a adressé une lettre ouverte à la Commission européenne pour demander une interdiction plus rapide et plus complète des microplastiques dans les produits cosmétiques.

Selon la proposition actuelle au sujet de l’interdiction des microplastiques dans les cosmétiques (qui représentent par ailleurs qu’un aspect de cette pollution globale) les périodes de transition varieraient de quatre ans pour les produits rincés jusqu’à 12 ans pour certains produits de maquillage. Les parfums encapsulés bénéficieraient d’un délai de cinq à huit ans, et les produits cosmétiques sans rinçage auraient six ans pour s’adapter.

Le secteur des cosmétiques

Des chiffres qui n’ont rien de rassurant. Bien entendu que le secteur des cosmétiques n’est pas l’unique responsable de la pollution des microplastiques, mais il en fait partie. L’industrie dans son ensemble doit donc accélérer le processus de changement. Ensuite à nous aussi, en tant que consommateurs informés et éclairés, de favoriser toutes les marques engagées dans la protection de l’environnement depuis leurs débuts, et pas juste depuis quelques années, en version greenwashing.

Microplastiques et pollution : une crise mondiale
Microplastiques et pollution : une crise mondiale

Et en tant que consommateur, quelle est notre marge de manoeuvre pour ne pas rajouter au schmilblick des microplastiques ?

En ce qui concerne les cosmétiques :

  • Choisir des produits certifiés en cosmétique naturelle et bio, les microplastiques ajoutés ne sont pas autorisés par les labels.
  • Déchiffrer la formulation de vos produits grâce à la recherche INCI du site pour écarter les microplastiques,
  • Côté emballages : encourager les initiatives de marques qui s’engagent réellement dans ces sens, comme überwood et Dr; Bronner’s. Posez les questions « qui fâchent » à vos marques préférées, -même à celles du secteur bio- pour savoir ce qu’ils ont prévu pour accélérer le processus d’alternatives aux emballages en plastique.
  • Inviter le « zéro déchet » dans vos salles de bain; tellement de produits existent désormais en version solide, à vous de trouver la marque ou le produit qui vous convient. Tant que le produit  en version solide n’est pas certifié en bio, continuez à vérifier les compositions, encore trop de composants controversés dans certaines marques , voir article suivant.
  • Se concentrer sur l’essentiel : est-ce que l’on a vraiment besoin de 4 crèmes différentes, à la promesse d’ingrédients miraculeux, alors qu’une bonne nuit de sommeil, un vrai moment de détente, une belle séance de surf ou un fou rire partagé avec les copines, libérant des tonnes d’endorphines… nous donnera cet effet « bonne mine » instantané, jalousé par les meilleurs formulation cosmétiques du monde ? Même celles des crèmes certifiées bio ? Bref la décroissance fait sens, même dans la salle de bain… et peut rester un processus joyeux, basé sur le bon sens et le partage.

Et le reste ?

➡️ En ce qui concerne tous les autres produits du quotidien, le web regorge d’alternatives et d’astuces pour s’engager dans un quotidien qui s’éloigne, autant que possible, de notre vie actuelle, engluée dans le plastique.

Et même si le plus gros levier reste le secteur industriel, nos choix de dépenses quotidiens restent un levier réellement crucial, qui pourra aussi inspirer notre entourage pour en faire autant. On le répète donc jamais assez, le choix de nos produit de consommation au quotidien a son importance… à tous les niveaux…

“Every time you spend money, you’re casting a vote for the kind of world you want.” (Anna Lappe)

 

Microplastiques : à nous de les éviter aussi...

 

Les Trois Points de Suspension…

Pleins phares sur 3 composants : Oxybenzone,Triclocaraban & Pentafluoropropane

Cette rubrique mettra régulièrement l’accent sur trois composants, qui soulèvent des questions, dont l’évaluation a évolué…. ou qui méritent quelques éclaircissements… 

La rubrique vient compléter les informations que vous trouverez dans les différents articles et tests produits sur le site tout le long de l’année.

Et ce mois-ci nous parlerons de l’Oxybenzone,  du Triclocaraban et du Pentafluoropropane

1) Oxybenzone (Benzophenone-3) 

Fonction :  Filtre UV

Origine : chimique

➡️ Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant
➡️ Par ailleurs aussi problématique environnementale : destruction des coraux. Concentration maximale (EU) •6 %.

➡️  (perturbateur endocrinien suspecté)

L’association EWG The Environmental Working Group, (États-Unis), vient de publier un appel à la US Food & Drug Administration (FDA) pour l’inciter à prendre des mesures urgentes pour l’Oxybenzone (INCI : Benzophenone-3). 

EWG cite également plusieurs études mettant en cause ce composant, 

➡️ en lien avec le risque du cancer du sein

➡️ Son interférence avec le système hormonal (perturbateur endocrinien)

➡️ Et le côté particulièrement allergène de ce Filtre UV

 

Un homme qui note les informations sur des composants cosmétiques

Sur le site, on parle aussi, -entre autre-, des filtres UV dans tous les articles dédiés aux produits solaires :

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Triclocaraban

Fonction :  Conservateur

Origine : chimique

➡️ Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant
➡️ (perturbateur endocrinien suspecté)

Restrictions 

Le comité du  CSSC* vient de publier ses conclusions définitives sur le Triclocaraban, en rajoutant les précisions et restrictions suivantes

– L’utilisation du triclocarban comme conservateur dans les produits cosmétiques appliqués par voie cutanée est sans danger jusqu’à une concentration maximale de 0,2% pour les enfants (0,5-18 ans) et les adultes, lorsqu’il est utilisé individuellement ou en combinaison.

– En plus de la fonction de conservation, l’utilisation du triclocarban est également sûre jusqu’à une concentration maximale de 1,5 % dans un produit à rincer, lorsqu’il est utilisé individuellement ou en combinaison, pour les enfants (0,5-18 ans) et les adultes.

– Toutefois, l’utilisation de triclocarban à une concentration maximale de 0,2% dans un bain de bouche n’est pas sûre pour les adultes et les enfants et dans un dentifrice n’est pas sûre pour les enfants de moins de 6 ans.

* CSSC = Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs

Le comité CSSC émet des avis sur les risques en matière de santé et de sécurité (risques chimiques, biologiques, mécaniques et autres risques physiques) des produits de consommation non alimentaires (par exemple, les produits cosmétiques et leurs ingrédients, les jouets, les textiles, l’habillement, les produits d’hygiène corporelle et les produits à usage domestique), ainsi que des services aux consommateurs (par exemple, les tatouages, le bronzage artificiel, etc.).

Quelques précisions du contexte

Remarque : Les limitions est restrictions d’utilisation mentionnées par le CSSC représentent un avis partiel, qui  ne tiennent par exemple pas compte du ce que l’on appelle « l’effet cocktail »* 

Le mélange de substances

Il s’agit de l’effet qui pourrait résulter du mélange de différentes substances chimiques controversées et qui ne concerne bien entendu pas essentiellement la problématique des cosmétiques.                                  

➡️  La problématique du Triclocaraban en tant que perturbateur endocrinien a notamment été documenté par ED List  et L’avis de ANSES de 2021

Deux filles qui notent les explications sur l'effet cocktails dans les cosmétiques
effet cocktail & cosmétiques

2 ) Pentafluoropropane

➡️  Fonction :  Solvant, agent masquant

➡️ Origine : chimique

➡️ Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant

➡️ Ce composant fait partie des substances poly- et perfluoroalkyles (PFAS), Polluants Organiques Persistants.
Les PFAS, substances poly- et perfluoroalkyles, sont des substances chimiques – fabriquées par l’humain – constituées d’environ 4 000 à 6 000 composants différents. La caractéristique des PFAS, c’est qu’ils sont persistants, se répandent rapidement et ne sont pas ou peu biodégradables. Une fois de plus, la problématique ne concerne pas que les cosmétiques. Plus d’informations à ce sujet dans l’article Les PFAS c’est quoi – au juste ? Que veut dire Pfas ? Pfas où les trouver ?

 

Et quels sont les risques pour la santé ?

Les composés perfluoroalkylés, PFAS, aussi appelés « polluants éternels » ne sont pas détruits dans le corps humain et se bioaccumulent, augmentant ainsi les risques sur la santé. Plusieurs PFAS sont fortement soupçonnés d’être toxiques, avec des risques pour la santé des humains, des animaux et de l’environnement. Il s’agit notamment des effets sur l’équilibre hormonal (perturbateurs endocriniens), le système immunitaire, la reproduction et le développement de l’enfant à naître. Les propriétés exactes diffèrent pour chaque PFAS spécifique. Ces substances peuvent s’accumuler dans le corps humain, chez les animaux et dans les plantes. Les PFAS  peuvent pénétrer dans le corps humain par les aliments, l’eau potable, l’inhalation ou la peau.

 

 

Une fille qui note les explications au sujet de l'Oxybenzone dans les cosmétiques
Oxybenzone , c’est quoi déjà ?

Perturbateurs endocriniens, comment les éviter ? 

Vous voulez approfondir la question des perturbateurs endocriniens ?  Quels sont les cosmétiques sans perturbateurs endocriniens ? Est-ce qu’il existe une liste perturbateur endocrinien cosmétique ? Quels sont les produits sans perturbateurs endocrinien ?

Le module d’accompagnement sur les perturbateurs endocriniens est désormais disponible en auto-apprentissage ici:

Comment éviter les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ? 

 

 

Les Trois Points de Suspension : Octocrylène, Butylphenyl Methylpropional (Lilial) et Sodium Hydroxymethylglycinate

Cette rubrique mettra régulièrement l’accent sur trois composants, qui soulèvent des questions, dont l’évaluation a évolué…. ou qui méritent quelques éclaircissements… La rubrique vient compléter les informations que vous trouverez dans les différents articles et tests produits sur le site tout le long de l’année.

Pleins phares sur 3 composants

Et ce mois-ci nous parlerons de L’octocrylène, du Butylphenyl Methylpropional (Lilial) et du Sodium Hydroxymethylglycinate

1) OCTOCRYLENE

Fonction :  Filtre UV

Origine : chimique

➡️   Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant

➡️  (perturbateur endocrinien suspecté)

➡️   Selon une étude publiée lundi 8 mars dans Chemical Research in Toxicology,  par une équipe de chercheurs franco-américaine…on retrouve du #benzophénone, un « perturbateur » hormonal également soupçonné d’être cancérogène dans de nombreux produits solaires. La benzophénone n’est pas présente au départ dans ces produits, mais résulte de la transformation d’un filtre solaire, l’octocrylène, que l’on retrouve dans de nombreux cosmétiques (crèmes hydratantes, autobronzantes, shampooings…). Or, une fois le produit ouvert, il se transforme rapidement en benzophénone, ont montré les chercheurs.« Des augmentations de benzophénone dépassant les 100 % et même atteignant les 200 % ont ainsi été observées, ajoute le biologiste. C’est la première fois que l’on montre cette dégradation de l’octocrylène en benzophénone. » Soulignant que cette substance est facilement absorbée par la peau, les chercheurs estiment que les produits à base d’octocrylène, et donc contaminés par de la benzophénone, peuvent constituer une menace pour la santé ainsi que pour l’environnement. C’est pourquoi ils prônent leur interdiction dans les cosmétiques. »

On parle aussi de la problématiques des filtres UV dans de nombreux autres articles sur le site :

 

 

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2)  Butylphenyl Methylpropional (Lilial)

Fonction :  Substance odoriférante, perturbateur endocrinien suspecté

Origine : chimique

➡️  Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant

➡️ Substance odoriférante, perturbateur endocrinien suspecté

  • ➡️  Classifié CMR 1B dans la 15e ATP du Règlement CLP pour son caractère répro-toxique
  • ➡️   Suite à sa classification CMR, le Lilial sera officiellement interdit en cosmétique avec l’Omnibus IV qui est actuellement en cours de finalisation auprès de la Commission Européenne. ➡️  Interdiction entrera en application au 1er mars 2022. A cette date, le Lilial (butylphenyl methylpropional) sera interdit dans tous les produits cosmétiques mis à disposition sur le marché Européen.

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3) Sodium Hydroxymethylglycinate

Fonction :  Conservateur

Origine : chimique

  • ➡️  Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant
  • ➡️   Le Sodium Hydroxymethylglycinate a aussi a été classifié CMR 1B dans la la 15e ATP pour ses propriétés de cancérigène et de mutagène.

 

Pleins phares sur 3 composants : Benzophénone, Lyral (HICC) et Zinc Pyrithione (ZPT)

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Cette rubrique mettra régulièrement l’accent sur trois composants, qui soulèvent des questions, dont l’évaluation a évolué…. ou qui méritent quelques éclaircissements… La rubrique vient compléter les informations que vous trouverez dans les différents articles et tests produits sur le site tout le long de l’année.

Et ce mois-ci nous parlerons du Benzophénone, Hydroxyisohexyl 3-Cyclohexene Carboxaldehyde (HICC)/ Lyral et du Zinc Pyrithione (ZPT)

 

cosmétiques : focus ingrédients
cosmétiques : focus ingrédients

1) BENZOPHÉNONE

(et ses différentes variantes :  Benzophénone 1, -3 (oxybenzone), -4, -9)

Fonction :  Filtre UV

Origine : chimique

➡️   Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant

Depuis août 2019, cette substance fait l’objet d’une consultation publique par l’ECHA pour son inclusion à l’annexe VI du règlement CLP.  La proposition de classification est cancérigène de catégorie 2/ CMR *(C1B). Sans avis favorable (et défense) du SCCS, cette classification pourrait entrainer l’interdiction automatique en cosmétique de la benzophenone via un règlement omnibus qui amenderait le règlement 1223/2009.

➡️  (perturbateur endocrinien suspecté)

Mis en ligne 2 juin 2020, le site edlists.org répertorie la liste des substances reconnues comme étant des perturbateurs endocriniens ou celle qui sont en cours d’évaluation (p.e. suspecté) dans la règlementation européenne sur les produits chimiques. Ce site est le résultat d’une coopération entre la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, et la France.

Les filtres UV, c’est un sujet réellement récurrent dans les différents articles et tests produits du site. 

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2 ) Hydroxyisohexyl 3-Cyclohexene Carboxaldehyde (HICC) 

aussi appelé « Lyral »

Fonction :  substance parfumante

Origine : chimique

➡️   Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant

HICC (Lyral) : substance parfumante de synthèse allergisante

La mise sur le marché des produits contenant cette substance est interdite depuis 23 Août 2019. Les produits déjà dans la chaine de distribution pourront être écoulés jusqu’au 23 août 2021. Cette substance pouvant être naturellement présentes dans de nombreux composés de parfums; sur la base de l’article 17 du Règlement, sa  présence semble acceptable dans le produit fini si et seulement si elle respecte 4 critères : présente en petite quantité, non intentionnelle, techniquement inévitable et sans risque pour la santé.

➡️   Composant interdit des cosmétiques par le Règlement (UE) 2017/1410 de la Commission du 2 août 2017,

« La mise sur le marché dans l’Union de produits cosmétiques contenant cette substance est interdite à partir du 23 août 2019. La mise à disposition sur le marché dans l’Union de produits cosmétiques contenant cette substance est interdite à partir du 23 août 2021.» 

 

 

3) Zinc Pyrithione (ZPT)

Fonction :  conservateur, antibactérien

Origine : chimique

➡️   Évaluation du site « La Vérité Sur les Cosmétiques » : insuffisant

Utilisation dans shampooings (principalement actif anti-pelliculaire)

➡️  Avis du CSSC : Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs

Conformément aux conditions énoncées à l’article 15, point (d) du règlement (CE) no 1223/2009 et compte tenu des données scientifiques fournies, le CSSC considère la pyrithione de zinc (ZPT) est sûre lorsqu’elle est utilisée comme antipelliculaire dans les produits capillaires à rincer jusqu’à une concentration maximale de 1%.

➡️   En 2018, le comité d’évaluation des risques (RAC / Risk Assessment Committee ) de l’ECHA a adopté un avis proposant une classification en tant que substance CMR 1B en vertu du règlement (CE) n ° 1272/20081.

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Liste des substances CMR*

* Les substances CMR (Cancérogène, Mutagène et Réprotoxique) sont interdits dans les produits cosmétiques, sauf à titre exceptionnel ( = restrictions)

 

 

Karethic… Une marque innovante et un projet engagé… depuis ses débuts…

De temps en temps nous allons vous présenter également des projets ou marques cosmétiques et leur poser quelques questions. C’est au tour de Carole Tawema, fondatrice de la marque Karethic, de se prêter au jeu des questions-réponses.

 

Karethic Serum au miel de karité
Karethic Serum au miel de karité

Tout d’abord… comment cela se passe pour vous, vu le contexte ?

Comment une petite entreprise comme Karethic peut s’adapter à une situation inédite, comme celle que nous vivons actuellement ?

Carole Tawema, Karethic : A notre plus grande surprise, la situation se passe très bien. La petite taille de notre entreprise nous a permis de nous adapter rapidement à la situation. Les outils pour travailler à distance et la dématérialisation des documents sont une habitude chez Karethic. 

La première semaine fut bien sûr difficile car il a fallu prendre des décisions très vite, sans visibilité. Notre partenaire logistique qui emploie des personnes en situation de handicap a en effet dû fermer ses portes très vite. Nous avons pris le relais en préparant nous même les commandes pour les professionnels comme pour les particuliers et avons informé nos clients de la situation.

Cela fait un moment que vous évoluez dans le monde des cosmétiques naturels et bio maintenant, qu’est-ce qui vous a motivé à créer votre propre marque ?

Carole Tawema, Karethic :

Nous avons créé ce qu’aucune autre marque de cosmétique ne voulait créer il y a 10 ans par dogmatisme et préjugés : des soins au beurre de karité brut non raffiné.

Quand nous avons débuté, cet ingrédient, le beurre de karité brut non raffiné, était perçu comme devant être obligatoirement raffiné avant d’être utilisé en cosmétique. Or ce processus est non seulement polluant mais il fait aussi intervenir plusieurs intermédiaires qui réduisent la rémunération des productrices de karité à la base de chaque kilo de beurre de karité produit dans le monde.  

Mon mémoire de fin d’études sur les stratégies de développement du commerce international du karité m’a permis de comprendre que le beurre de karité était l’équivalent de l’huile d’olive.

Il n’avait simplement pas bénéficié du travail de recherche et de valorisation que l’huile d’olive, voire l’huile d’argan. J’étais jeune et disposais de toute l’énergie pour le faire car le métier de millions de femmes à la base de l’industrie de karité était en jeu.

En tant que françaises d’origine africaine (béninoises) et surtout en tant que femmes, nous avons mené ce travail avec ma sœur dans l’intérêt des productrices de karité et du consommateur car comme l’huile d’olive vierge, moins vous raffinez le karité, plus vous bénéficiez de ses vitamines.

Karité Grand Cru

Or le karité est l’huile végétale la plus riche en principes actifs réparateurs de la peau et des cheveux dès lors qu’elle n’est pas dénaturée, raffinée. 

L’huile d’olive est connue et valorisée depuis l’antiquité. Le beurre de karité brut, vierge, frais est celui que nous qualifions de Grand Cru depuis 2010. Pourtant l’industrie utilise cet ingrédient, le karité, depuis des siècles mais en le raffinant industriellement. 

Ce n’est donc pas uniquement une création de marque que nous avons effectué, mais un travail de recherche et de valorisation d’un ingrédient dans une démarche sociale et environnementale positive. 

Le terme Grand Cru de karité que nous avons créé est reconnu par les autorités publiques en France depuis 2018. Il n’était pas possible auparavant de spécifier la qualité particulière du karité dans l’intérêt du consommateur.

Les marques proposant du karité raffiné n’ont en revanche aucune obligation de préciser qu’il est raffiné.

C’est ce qui explique que nous restons une petite entreprise – malgré tout le travail réalisé. Seules, nous ne pouvons pas grand-chose face à une industrie qui défend son droit à polluer et tromper le consommateur en exploitant des femmes.

Vous avez vu évoluer le secteur, les attentes des consommateurs, les enjeux entre secteur des cosmétiques bio celui du secteur conventionnel…

Quelles sont les tendances, concernant les habitudes de consommateurs ou concernant le secteur en général, que vous avez pu observer ?

Carole Tawema, Karethic :

La quête de réassurance et de garantie de qualité et d’innocuité est de plus en plus forte notamment chez les millénials adeptes d’applications permettant de décrypter les étiquettes. Et quand l’industrie ne parvient pas y répondre, le consommateur se tourne à raison vers le Do It Yourself. Le confinement a permis a des milliers d’hommes et de femmes de s’initier à la cosmétique faite maison et c’est une bonne chose. Ce sont 2 tendances fortes qui se combinent avec la volonté de protéger l’environnement, la vie animale et la réduction des déchets.

De mon point de vue, le secteur du conventionnel est dépassé par les demandes du consommateur. Il tente de se frayer un chemin avec des labels qui ne reposent sur aucun cahier des charges strict ni aucun contrôle comme le véganisme ou la clean beauty.

Le respects des producteurs à l’origine de chaque ingrédient

Le secteur bio peut répondre à ces nouvelles exigences du consommateur beaucoup plus aisément en renforçant sa démarche de transparence et de garantie basée sur les fondamentaux de l’agriculture biologique : Le respect à la fois de l’Homme et de son Environnement. Le respect de l’Homme ne se limite pas à la santé du consommateur, ça implique aussi les producteurs à l’origine de chaque ingrédient naturel utilisé dans une formule. La crise a mis en lumière le fait que ceux qui sont réellement essentiels à la société sont ces hommes et ces femmes proches de la terre et de l’Humain. J’espère que cela ne sera pas oublié le jour d’Après. Dans tous les cas, le consommateur ne l’oubliera pas.

Quels sont les projets de Karethic…. aujourd’hui… demain et dans les années à venir ?

Carole Tawema, Karethic : Nous continuons à développer des produits multifonctions et simples autour du karité brut ou des rituels de beauté de la femme africaine, utiles à la société, qui répondent au besoin de ralentir et réduire la quantité de produits nécessaires pour prendre soin de sa peau tout en protégeant la planète.

Cela nous permet d’innover sans cesse ou d’améliorer des produits existants déjà sur le marché en créant des versions plus responsables d’un point de vue social et environnemental.

Par exemple notre dernière nouveauté « La taie de Beauté Majestaie » qui permet de protéger et sublimer à la fois la peau et les cheveux est née en associant un rituel de beauté adopté dans le secteur du luxe, -dormir sur une taie de soie pour protéger sa peau-, à un rituel de beauté adopté par les femmes aux cheveux crépus, fragiles et cassants, dormir sur une taie en satin. Les tissus que nous avons sélectionné pour la Majestaie permettent d’obtenir le même résultats en évitant d’exploiter les vers à soie, de décimer les koalas en Australie tout en étant pensé pour être recyclables. D’un point de vue social, nous avons choisi de confier la réalisation des taies aux couturières de notre ESAT en région lyonnaise.

Des nouveautés

La prochaine nouveauté sera aussi un produit multi-usages, une crème hydratante et déodorante (et non un déodorant crème) qui peut s’utiliser sur tout le corps et permet à la fois d’hydrater, nourrir et protéger la peau, tout en luttant contre les bactéries.

Nous encourageons nos clients à s’initier aux cosmétiques DIY avec des recettes disponibles sur notre site internet. Le karité brut est -et a toujours été- notre meilleure vente. Pour ceux qui n’ont pas le temps de faire eux même, nos formules sont minimalistes avec peu d’ingrédients et proches d’une recette DIY.

Je perçois le DIY comme la cuisine familiale, nos produits Karethic, comme un déjeuner dans un excellent restaurant bio, voire gastronomique avec des ingrédients frais, la cosmétique industrielle (bio ou conventionnelle) comme du fast food bio ou conventionnel. L’essentiel est que le consommateur puisse choisir en toute connaissance de cause, en fonction de ses moyens et du temps dont il dispose.

Dans les années à venir j’espère que nous serons toujours là pour contribuer à la transformation positive de l’industrie cosmétique encore trop minée par les dogmes, les préjugés et un manque de transparence. 

 

Personnellement, qu’est-ce qui vous permet en ce moment de mieux faire face à cette situation…. d’incertitude ? 

Quelques conseils, encouragements ou réflexions que vous souhaitez partager avec nos lecteurs ?

Carole Tawema, Karethic :

Nos clients, l’équipe Karethic, l’homme de ma vie, mes voisins et mes chats m’ont permis de vivre le confinement de façon plus positive. Le fait de penser aux autres et non à soi en priorité, de réfléchir au chemin parcouru permettent d’évacuer les peurs.

Nous serons tous impactés d’une façon ou d’une autre mais il est essentiel de commencer dès maintenant à penser au monde que nous souhaitons demain pour nous et les futures générations.

Le projet d’application Konsoleader que nous souhaitons construire avec un socle d’acteurs engagés de la société civile, reste pour moi une des façons d’agir de façon pacifique et concrète pour transformer en profondeur et durablement les modes de consommation.

L’engagement et changement à impact positif

Il faudra s’engager beaucoup plus qu’auparavant, chacun à son niveau, en fonction de ses compétences et de ce dans quoi nous nous épanouissons sans attendre que les solutions proviennent d’autrui. Nous n’avons plus le choix. La bonne nouvelle c’est que nous ne sommes pas seuls à vouloir ce changement à impact positif. Dans chaque territoire, au niveau local les solutions sont là. Le plus important est de veiller à ce que « le local ne devienne pas un bocal » qui nous enferme dans le rejet de l’autre.

 

 

Un grand merci à Carole Tawema d’avoir répondu à nos questions, allez rejoindre ses comptes pour en savoir plus sur la marque et les produits :

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Vous trouverez sur les site d’autres articles de présentation de projets innovants ou de marques.

Temps de lecture : long… mais c’est instructif 😉

Tests produits solaires : comparaison des approches, analyses…et des résultats

Constat : Chaque été, les magazines de consommateurs en Allemagne et en France effectuent des tests produits solaires. Mais ils ne partagent pas les mêmes avis. Voir même : les magazines de consommateurs entre eux n’émettent pas les mêmes avis et n’obtiennent pas les mêmes résultats.

Nous avons donc pris le temps de regarder les différents tests produits solaires de ces derniers mois, en France et en Allemagne, qui n’obtiennent pas les mêmes résultats,tout simplement la plupart du temps par ce qu’ils n’appliquent pas les mêmes méthodes de tests… ni les mêmes critères d’évaluations. L’un des constats de base qui revient depuis plusieurs années, c’est celui qui concerne les filtres minéraux qui apparemment ne protègeraient pas aussi bien que les filtres chimiques, notamment avec des manquements autour de la protection UV-A.Voici donc un aperçu des derniers tests solaires, accrochez-vos ceintures, on passe même la frontière.


A) Le magazine allemand Stiftung Warentest : tests produits solaires juillet 2019

Stiftung Warentest : tests produits solaires juillet 2019
Stiftung Warentest

Produits Testés: 19 produits solaires avec indices de protection (IP ou SPF) élevés (SPF 30, 50, 50+). Marques « conventionnelles » et marques de cosmétique naturelle et bio.Tests produits solaires.

     

Critères de test :

Méthodes de test UV-A & UV-B

Critères des déclassement  :

Respect de l’indice de protection :                    qui compte pour 35% de l’évaluation

Indice de protection (UV-B):  méthode de test : In vivo

non-respect des indices de protection

Apport d’hydratation: 20 %

Indice de protection (UV-A):  méthode in vitro, mise en relation avec l’indice UV-B ( 1/3)

non-respect de l’indication «waterproof»

Application : 25 %

   

Emballages/ indications : 20%

 

manquements sur les emballages/ indications

microbiologie

 

qualité microbiologie de la formule

Substances parfumantes controversées

 

présence de substances parfumantes controversées, du type Lilial,(BMHCA), HICC

Résultats ?

  • 7 produits reçoivent la meilleure note, «très bien», comme par exemple le lait solaire Nivea Sun protection & et soin (IP 30),  le lait solaire Ombra Sun Ultra Sensitiv de Aldi (IP 30) ou le lait solaire Sundance de DM (IP 30)
  • 7 produits reçoivent la note «bien», dont deux produits de cosmétique naturelle et bio, le lait solaire Sensitiv de Lavera (IP 30) et le lait solaire de Alverde (IP 30)

Conclusion : Pas de distinction entre filtres chimiques et filtres minéraux, en tout cas pas de déclassement pour une catégorie de composants spécifiques (filtres chimiques potentiellement classés perturbateurs endocriniens, par exemple). Pas de déclassement de produits solaires bio à base de filtres minéraux pour protection UV-A ou UV-B insuffisante, non plus.

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B) Le magazine allemand ÖKOTEST : tests produits solaires de juin 2019

 

ÖKOTEST : tests produits solaires de juin 2019
ÖKOTEST

Produits Testés : le test comportait en tout 20 produits, à la fois des marques «conventionnelles» et des marques de cosmétique bio certifiés.

Test produits solaires.

   

Critères de test :

Critères des déclassement  :

Analyse de la composition

  • Conservateurs de synthèse controversés, susceptible d’être des libérateurs de formaldehydes
 
  • Filtres UV de synthèse considérés comme controversés du type Octocrylen ou Ethylhexylmethoxycinnamat ou Benzophenon-3 susceptibles d’agir comme perturbateur endocriniens et/ou problématique environnementale
 
  • Des PEG, polluants et susceptibles de rendre la peau plus perméable à d’autres substances
 
  • Des composants à base d’huiles minérales (paraffine, Hydrogenated Polyisobuten, etc) ou de silicones
 
  • Des substances parfumantes allergisantes

Résultat

  • 3 produits sont classés «très bien» (cosmétique naturelle et bio + 1 conventionnel), dont les produits solaires de  Eco Cosmetics, Dado Sans,  Lavera
  • 1 produit classé «bien» (conventionnel) 
  • 10 produits classés « satisfaisants » (conventionnels), 
  • 1 produit classé «suffisants» (conventionnel)
  • et les 5 produits restants (conventionnels) passent directement à la case «déconseillés».
  • En fin de liste parmi les produits classés insuffisants -déconseillés- on retrouve par exemple les produits de Clinique, Garnier, Lancaster, Piz Buin

Conclusion : L’analyse portait essentiellement sur la liste des ingrédients, la composition de la formule et l’étiquetage. Déclassement des produits en fonction des composants considérés comme controversés par Ökotest : filtres UV de synthèse potentiellement classés perturbateurs endocriniens, composants issus de la pétrochimie, etc.

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C)  60 Millions de Consommateurs  tests produits solaires,  juillet-août 2019, France

60 Millions de Consommateurs tests produits solaires,  juillet-août 2019
60 Millions de Consommateurs  

Produits Testés: 8 produits solaires de cosmétique naturelle et bio. Tests produits solaires.

Critères de test :

Méthodes de test UV-A & UV-B

Critères de déclassement  :

Performance : 60 % (évaluation) : protection UV-A/ UV-B

Indice de protection (UV-B) + (UV-A) :  méthodes de test :  non précisés

  • indice de protection UV-B / UV-A non respecté

Composition : 30 %

 
  • Présence de composants potentiellement allergènes (vu qu’il s’agit ici de produits certifiés en cosmétique naturelle et bio : des composants issus d’huiles essentielles type linalool) 
   

présence de molécules anti-inflammatoires (du type propolis ou pollen extract) qui donneraient « une fausse et dangereuse impression de protection »

Etiquetage : 10 %

 
  • indications et descriptifs manquants
     
     

Résultats ?

  • 5 produits comme Dermatherm, Eq Evoa,… Gamarde reçoivent les meilleurs scores de 17/20 à 10/20….et les derniers des scores de 9,5/20, principalement pour protection UV-A ou UV-B insuffisante.

Conclusion :  Déclassement en fonction du non-respect de la protection UV-A/B (quelles méthodes de test ?) et des critères établis par le magazine. Selon ces analyses certains produits respecteraient la protection UV-A/B donnée, d’autres non. Le magazine ne donne pas d’indication précise concernant la méthode de mesure UV-A utilisée, par ex. Les résultats diffèrent par ailleurs avec l’analyse suivante, celle de Que Choisir, qui estime que les filtres chimiques seraient les seuls fiables en terme de protection UV-A, par ex.

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C) Que Choisir juillet-août 2019 : tests produits solaires, France

 

Que Choisir juillet-août 2019 : tests produits solaires
Que Choisir

Produits Testés: 20 crèmes solaires pour enfants, à la fois des marques «conventionnelles» et des marques de cosmétique bio certifiés.Tests produits solaires.

     

Critères de test :

Méthodes de test UV-A & UV-B

Critères des déclassement  :

protection UV-B

Indice de protection (UV-B) + (UV-A) :  méthodes de test :  non précisés

  • indice de protection UV-B  non respecté

Protection UV-A

 
  • indice de protection UV-A non respecté

Appréciation

   

Test d’usage

   

Perturbateurs endocriniens

 
  • Présence de perturbateurs endocriniens

Phenoxyethanol

 
  • Présence de phénoxyéthanol

Nano (étiqueté)

 

Présence de nanoparticules (indiqués sur la liste INCI)

Allergènes

 

Présence d’allergène

Etiquetage

 

Etiquetage non conforme

     

Résultats ?

  • En tête de liste, parmi les produits recommandés, on retrouve essentiellement des marques conventionnelles Avène, Rien, Ambre Solaire…. les produits de cosmétiques naturelle et bio, à base de filtres minéraux comme Alphanova ou Acorelle sont les derniers du classement, principalement à cause de la protection UV-A insuffisante.

Conclusion :  Déclassement et classement en fonction des critères établis par le magazine. Selon ces analyses les filtres chimiques seraient les seuls fiables en terme de protection UV-A (quelles méthodes de test ont été utilisées?). Une analyse qui est en opposition avec l’analyse de 60 Mio de consommateur et celle de Stiftung Warentest, : ces deux magazines arrivant à des conclusions différentes dans leur analyse de la protection UV-A des différents produits solaires à base de filtres minéraux.

Différents critères et différentes approches

Aucun magazine cité auparavant n’utilise les mêmes critères de sélection ou de déclassement, mais la question encore plus importante, en tout cas en ce qui concerne la mesure de protection UV-A et UV-B, serait de savoir si les magazines utilisent les mêmes méthodes de test ?

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La question de l’harmonisation des méthodes de test UV-A et UV-B

La question de la protection des UV-A qui serait insuffisante pour les produits solaires à base de filtres minéraux, par exemple (donc tous ceux du secteur des cosmétiques bio, notamment, car seuls les filtres minéraux y sont autorisés) revient depuis des années, à chaque test produit solaire.

Scénario suivant :

  • Magazine de consommateur met en avant ses résultat de test, souvent alarmants.
  • Les médias relayent.
  • Le fabricant répond avec ses propres résultats qui diffèrent. (Les tests UV-A et UV-B sont d’ailleurs obligatoires avant la mise sur les marché.)
  • Confusion générale

Qui a tort, qui a raison ?

Tout le monde … et/ou personne, en fait ?

Car les différentes interprétations proviennent notamment des différentes méthodes de test, qui produisent souvent des résultats différents.

Rappel des tests produits dernières années…et des réactions

Vu que la problématique est récurrente, voici également quelques communiqués et mises au point proposés par exemple par COSMED, (l’association professionnelle de la filière cosmétique en France) qui répondait il y a quelques années déjà aux tests produits solaires, avec des résultats similaires.

COSMED 2012

COSMED 2016

Le communiqué de 2016 précise par exemple:

« Une erreur de méthode : La revue a fait procéder par ses experts (non cités) à une série d’analyses in vitro en utilisant la norme internationale ISO 24443. Pour des raisons techniques parfaitement identifiées, cette norme est connue par tout expert sérieux comme ne devant pas être utilisée pour les produits de hauts indices 50 ou 50+, ou comportant des écrans minéraux, ceux-là même que conteste Que choisir. La norme utilisable dans ces cas est la norme ISO 24442 in vivo. Les industriels ont utilisé la bonne méthode. Celle-ci est reconnue également par les autorités de contrôles. Les experts indépendants ont donc confirmé, à juste titre, la sécurité et le haut niveau de protection de ces produits. Du reste, un des laboratoires mis en cause a été contrôlé par la DGCCRF ce mois de juin sur ses produits solaires, sans qu’aucune remarque n’ait été faite. « 

ou la prise de position de la FEBEA 2016

Fédération des entreprises de la beauté, qui avait également pris position :

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Différentes approches pour mesurer la protection UV-B et UV-A

UV-B

Il existe plusieurs méthodes pour déterminer la protection UV-B, le chiffre indiqué par l’indice de protection ou FPS (= Facteur de protection solaire) sur le produit. Rappel: l’indice de protection indiqué sur le produit se réfère à la protection contre le rayonnement UV-B uniquement. Le ratio protection UV-A/ UV-B doit être égal à un tiers (min.) 1:3. Mais la protection contre les UV-A ne nécessite pas de logo spécifique, seul le FPS est obligatoire. Ex : un indice de protection UV-B de 15 nécessite un indice de protection de UV-A de 5 minimum.

Methode In-Vivo  = tests effectués directement sur la peau de volontaires, ce qui peut poser des questions d’éthique

Methode In-Vitro  = tests effectués en laboratoire

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Des efforts d’harmonisation pour les méthodes de mesures UV-B

La norme IN VIVO ISO 24444, est actuellement la méthode de mesure du SPF reconnue au niveau international. Mais même actuellement les différentes méthodes de test utilisées peuvent mener à des résultats… différents. Le site de l’ISO précise ainsi :

« Différentes méthodes normalisées sont disponibles et sont décrites dans le Rapport technique ISO/TR 26369[4].Toutes ces normes sont similaires en ce qui concerne certains paramètres mais diffèrent par d’autres. Les différences peuvent conduire à des écarts de résultats. Par conséquent, une harmonisation est nécessaire pour obtenir la même valeur de FPS pour un seul et même produit, quel que soit le pays où il est soumis à essai. »

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En route vers une normalisation de la mesure du SPF IN VITRO

La méthode in vitro de mesure du SPF/FPS soumise à l’ISO par Cosmetics Europe (L’Association européenne des cosmétiques, anciennement appelée COLIPA), vient d’être acceptée par le Comité Technique de l’ISO, elle représenterait ensuite une alternative au test in vivo (qui posent des problèmes d’éthique) et serait reconnue au niveau international.

En ce qui concerne la mesure de protection contre les UV-A il existe également différentes approches…

Plusieurs méthodes et normes internationales ISO pour mesurer la protection UV-A 

ISO 24 442 (IN VIVO)

La méthode d’évaluation « in vivo » ISO 24442:2011 actuellement en cours de révision, elle sera à terme remplacée par une autre norme :ISO/AWI 24442

ET la norme  ISO 24 443 (IN VITRO)

Et c’est cette norme qui ne semble pas adaptée aux solaires à base de filtres minéraux, ce qui évidemment amène à des résultats différents.

On peut notamment lire sur le site de l’ISO:

« La présente Norme internationale d’essai spécifie un mode opératoire in vitro pour caractériser la protection UVA apportée par des produits de protection solaire. Des spécifications sont données pour permettre de déterminer les caractéristiques d’absorbance spectrale de la protection UVA de façon reproductible.

Afin de déterminer les paramètres de protection UVA pertinents, la méthode a été mise au point pour fournir une courbe d’absorbance spectrale UV à partir de laquelle des calculs et des évaluations peuvent être effectués. Les résultats de ce mode opératoire de mesure peuvent être utilisés pour d’autres calculs exigés par les autorités réglementaires locales. Ces calculs comprennent le calcul du facteur de protection contre les ultraviolets A (FPUVA) [corrélé au FPUVA in vivo du mode opératoire d’essai de pigmentation persistante (PPD)], de la longueur d’onde critique et de la proportionnalité de l’absorbance des UVA. Ces calculs sont facultatifs et sont liés aux exigences d’étiquetage locales des produits de protection solaire. Cette méthode repose sur les résultats du FPS in vivo pour élaborer la courbe d’absorbance des UV.

La présente Norme internationale n’est pas applicable aux produits en poudre tels que les produits en poudre compacte ou en poudre libre. »

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Conclusion : Les différents résultats des tests s’expliquent par des méthodes d’évaluation différentes… et les résultats de tests produits qui varient d’un magazine de consommateur à l’autre… et d’un pays à l’autre sont également tout simplement le résultat de critères de tests … qui ne sont pas les mêmes.

Qui a raison, au final ?

Vu que ni les méthodes de test, ni les critères d’évaluations sont identiques, ces tests sont effectuées sur différentes bases et ne sont donc…. pas comparables. Par ailleurs, les marques et fabricants utilisent parfois des méthodes de test différents de celles utilisées par les magazines de consommateurs.En attendant une harmonisation des méthodes de test :à chacun de s’informer, de poser les questions aux acteurs concernées (marques, magazines de consommateurs, associations) pour au final se faire sa propre opinion.

Vous trouverez également plus d’information au sujet des solaires sur le site :